Et si l’eau de mer devenait une solution miracle pour nos jardins et nos foyers ? Avec le changement climatique et une population mondiale en constante croissance, l’eau douce devient une ressource de plus en plus rare. Face à ce défi, le dessalement de l’eau de mer se présente comme une alternative prometteuse. Mais est-ce vraiment une réponse durable à nos besoins quotidiens ?
Pourquoi dessaler l’eau de mer ?
Avec plus de 70% de la surface de la Terre couverte par des océans et près de 97% de toute l’eau de notre planète étant salée, il est logique de considérer le dessalement comme une option viable pour pallier la pénurie d’eau douce. Le stress hydrique touche plusieurs régions du monde, et beaucoup d’habitants vivent à proximité des côtes maritimes.
Le dessalement permettrait donc de transformer cette énorme réserve d’eau non potable en une source d’approvisionnement stable et fiable pour les populations manquant d’eau douce.
Le dessalement de l’eau de mer repose principalement sur deux technologies majeures :
- L’osmose inverse : c’est la méthode la plus couramment utilisée. Elle implique l’application d’une forte pression pour forcer l’eau saline à traverser une membrane semi-perméable, laissant derrière elle les sels et autres impuretés. Cette technique consomme environ 2 kWh d’énergie par mètre cube d’eau traitée.
- La distillation : ce processus consiste à chauffer l’eau de mer pour produire de la vapeur, laquelle est ensuite condensée en eau douce. Bien que cette technologie soit efficace, elle est énergivore et moins populaire que l’osmose inverse.
Quels sont les pays leaders dans le dessalement ?
Les pays dotés de ressources en gaz ou pétrole, tels que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, sont parmi les plus grands utilisateurs du dessalement. Ces nations souffrent d’un manque chronique d’eau douce et trouvent dans le dessalement une solution adaptée à leurs besoins.
En 2020, environ 100 millions de mètres cubes d’eau dessalée étaient produits chaque jour dans le monde.
En Europe, l’Espagne se distingue par son utilisation intensive du dessalement, notamment pour alimenter ses côtes méditerranéennes. La plus grande usine européenne de dessalement est située près de Barcelone et a été mise en service après plusieurs épisodes de sécheresse ayant conduit à des mesures drastiques de rationnement d’eau.
Bon à savoir : bien que le dessalement présente de nombreux avantages, il n’en demeure pas moins qu’il a des impacts environnementaux significatifs. Un des principaux inconvénients réside dans sa haute consommation énergétique, conduisant à des émissions de gaz à effet de serre. Les rejets de saumure enrichie en sels peuvent perturber les écosystèmes marins locaux si elles ne sont pas dispersées correctement.
Réduire la consommation énergétique
Depuis les années 1970, d’importantes avancées ont été réalisées pour rendre le dessalement plus économe en énergie. À cette époque, l’osmose inverse nécessitait environ 20 kWh par mètre cube d’eau produite. Aujourd’hui, ce chiffre est tombé à environ 2 kWh grâce aux progrès technologiques constants.
Il reste encore une marge importante de progression pour optimiser ces procédés et minimiser leur empreinte écologique.
Des techniques telles que l’utilisation de membranes plus efficaces ou la récupération de chaleur résiduelle sont explorées par les chercheurs pour améliorer la performance des systèmes actuels. L’emploi d’une pompe à eau performante peut également contribuer à réduire la consommation énergétique globale des installations de dessalement.
À noter : il est nécessaire de considérer des solutions complémentaires pour réduire la dépendance au dessalement. Par exemple, la réutilisation des eaux usées traitées, l’amélioration des infrastructures de distribution d’eau pour limiter les pertes et la promotion d’une consommation d’eau responsable peuvent jouer des rôles. Le développement de sources d’énergie renouvelable, telles que l’énergie solaire ou éolienne, peut contribuer à réduire l’empreinte carbone des installations de dessalement.